Cinéquateur : réalisation d'un documentaire sur les inégalité foncières en Équateur
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Contexte
L'accès à la terre représente un enjeu très important pour l’agriculture familiale. Les inégalités de répartition de la terre sont énormes dans certains pays en particulier en Amérique Latine. D’une manière globale on assiste ces dernières années à un phénomène d’accaparement des terres agricoles par des États ou des entreprises agro-industrielles dans presque tous les pays du monde. Autour de ces enjeux pour la terre, plusieurs modèles d’agriculture s’opposent : agriculture paysanne et familiale contre grandes propriétés latifundiaires ou agriculture industrielle. Or le rapport de force entre ces types d’agricultures est fortement inégal. La survie de l’agriculture paysanne est compromise. Pourtant nous pensons qu’il est important de ne pas laisser notre agriculture et donc notre alimentation entre les seules mains de l’agro-industrie.
La défense de l'intérêt des paysans passe par l’organisation collective. Des exemples réussis de lutte voient le jour. Les acteurs concernés peuvent profiter des expériences réalisées ailleurs afin de défendre leur droit à la terre. La réalisation de documentaires, accompagnée de projections est un bon moyen de diffusion et d’échange d’information entre les paysans.
Nous avons choisi l’Équateur, petit pays d’Amérique du Sud pour réaliser notre film. La situation agricole y est caractérisée par la domination d’un modèle capitaliste dont la production, en majorité de banane et d’huile de palme, est destinée à l’exportation. Les conséquences environnementales et sociales de ce modèle sont négatives. Face à cette agriculture, un autre modèle, paysan et familial dont la production est tournée vers l’alimentation nationale souffre de difficultés pour l’accès à la terre, à l’eau, aux marchés et bénéficie peu des politiques agricoles. 2,3 % des exploitations agricoles ont plus de 100 ha mais elles concentrent 42,6 % du total des terres. Malgré deux réformes agraires les petits et moyens producteurs s’estiment toujours lésés. La majeure partie des terres appartient à de grandes haciendas ou des agro-entreprises. Les élections présidentielles de cette année seraient l’occasion de se plonger à nouveau sur ce dossier. Mais à la déception des acteurs concernés, le sujet n’est pas au centre des débats pour la campagne.